
La distillerie Meyer fondée en 1958 à Hohwarth, près de Villé, a entamé sa diversification en 2004 en produisant deux whiskys, un blend et un pur malt, avec de l’orge 100 % alsacienne, via un procédé de double distillation réalisé dans des alambics de petite contenance « permettant de concentrer les arômes », indique Lionel Meyer qui codirige l’entreprise familiale avec son frère.
Vieillis entre trois et huit ans dans des fûts de chêne ayant contenu des Sauternes (ce qui leur apporte sucrosité et douceur), ces whiskys finement tourbés ont trouvé leur place. « Aujourd’hui, on commercialise 50 000 cols par an à des prix variant de 23 à 53 euros et près de 25 % de la production part à l’export en Europe, au Japon et aux Etats-Unis où la French touch a le vent en poupe », souligne Lionel Meyer. Mais la concurrence est rude.
Une IGP "Whisky d'Alsace"
En Alsace, plusieurs distillateurs se sont lancés dans la production de whisky, au point qu’il existe désormais une IGP « Whisky d’Alsace ». Sans compter que l’on dénombre « près d’une centaine de producteurs en France ». Il n’empêche, le blend des Meyer a convaincu les amateurs éclairés et la bible du whisky de Jim Murray lui attribue un très honorable 88,5 sur 100.
Fort de ce succès, les deux frères se sont mis à produire du gin, du spritz, un apéritif à base de quinquina et même du pastis ! Aujourd’hui, l’entreprise produit 350 000 bouteilles par an. Les eaux de vie de fruit représentent encore près de 60 % du chiffre d’affaires, mais leurs poids dans l’entreprise baissent d’année en année. D’où la nécessité de continuer à élargir la gamme des alcools et spiritueux, mais aussi en parier sur la vente directe.
Meyer s’est ainsi doté d’un réseau de six boutiques en Alsace où l’on parle plutôt de whiskys pur malt que de single malt. Et pour cause. En dialecte alsacien, single veut dire « imbécile ».