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Ursula Laurent

Amazônia, Dalava Duarte dévoile l’esprit mystérieux de l’Amazonie à Montélimar

# Voyage intérieur

# France

La forêt vierge envahit l’espace du musée d’art contemporain de Montélimar à travers les tableaux et sculptures haut en couleurs de l’artiste brésilienne Dalava Duarte. L’exposition Amazônia est visible jusqu’au 4 janvier 2026.

Banho de rio, Le bain à la rivière. Dalva Duarte

C’est à un véritable voyage initiatique qu’invite Dalava Duarte avec ses œuvres surgies de sa mémoire. Là où d’autres prennent des photos, des vidéos, elle a suivi l’enseignement de son père, descendant d’une des 420 tribus habitant depuis des millénaires l’Amazonie : « Respecte tes ancêtres et la Terre, ne capture à aucun moment les autochtones par des dessins ou avec un appareil photo ; emporte seulement des souvenirs et ne laisse que la marque de tes pas que la pluie va effacer. » Des mots qui ont fait d’elle une mémoire vivante, un témoin. Témoin de l’évolution de sa forêt qu’elle aime tant : vierge au début, puis progressivement marquée, blessée, arrachée, brûlée, mutilée, exploitée sans limites. Les peuples qui y vivent sont poursuivis.

Après une vie de création et de voyages, lors d’un long trajet en avion au-dessus de la forêt amazonienne en 2005, Dalva Duarte a soudain pris conscience du désastre de la déforestation et ressenti l’impérieux besoin de protéger sa terre natale. Sa mission ancestrale de gardienne de la forêt s’est d’un coup imposée à elle. Elle a ainsi pris les armes, ses pinceaux, pour éveiller les consciences.

Dalva Duarte veut sensibiliser le public et surtout les enfants à l’urgence de la situation environnementale. Car aujourd’hui cette forêt que l’on croyait éternelle est en danger.

Pendant dix ans, elle crée : des portraits, des toiles monumentales, des céramiques, puisant dans sa mémoire, ses souvenirs remontant à un voyage initiatique avec son père au Xingu. Souvenir de ses rencontres avec des Pajés, les hommes-médecins qui sont les gardiens du mystère, des savoirs ancestraux. Souvenir de la fumée guérisseuse lorsqu’elle avait la malaria, cette fumée qui permet au chaman de dialoguer avec les esprits qui tentent de nous faire du mal. Souvenir de jeux joyeux au bord de l’Amazone, des couleurs des fleurs et des oiseaux. Mais souvenir aussi de l’impénétrabilité de cette forêt où les bruits et les cris des animaux peuvent paraître angoissants.

Ses tableaux grand format dégagent puissance et émotion, fascinent par cette lumière qui fait danser les ombres et éclater les couleurs. C’est presque comme si on ressentait le souffle de la forêt et du fleuve….

C’est une œuvre singulière, intime et forte, joyeuse et mélancolique, un cri d’amour et un appel au secours pour l’Amazonie.

Coup de cœur

Dalva Duarte, la gardienne de la forêt

Dalva Duarteest née peintre, au nord du Brésil, dans la ville de Carolina (état de Maranhão). Le métissage constitue la culture commune du Brésil et de la Caraïbe. Le mélange d’africains déracinés, d’indiens natifs, et d’européens forge cette identité culturelle, cette sororité d’âme. Le métissage se retrouve dans l’œuvre de Dalva Duarte : l’éblouissante maîtrise des techniques classiques se met au service de sujets qui le sont beaucoup moins (la folie, la rue…). L’empreinte de l’héritage caribéen se révèle aussi dans l’intensité des couleurs, le rapport à la matière, le mélange de l’abstrait et du figuratif, les traits, les attitudes, les gestes captés et retranscrits sur la toile.

L'exposition Amazonia donne un aperçu de l'atelier de Dalava Duarte.

Peindre fait partie de mon corps et de mon esprit. C’est une manière de vivre, et de penser, d’observer les gens, de traduire le « paysage intérieur» des choses. C’est recréer et décrire, observer la réalité et la douleur des autres. C’est une manière de participer au monde.

Née en 1949, elle complète sa formation à l’Ecole des Beaux-Arts à Paris, séjourne au Portugal, en Espagne, aux États-Unis, à Londres avant de revenir en France, en Ardèche, où elle rénove un ancien moulinage pour y installer un atelier. Depuis 2017, l’artiste n’a pas exposé son travail pour se consacrer entièrement à son projet Amazônia, une oeuvre singulière, intime et forte, joyeuse et mélancolique qui ne laisse pas insensible.

Infos pratiques

  • DALAVA DUARTE AMAZONIA, au MAC, musée d’art contemporain à Montélimar jusqu’au 4 janvier 2026, du mercredi au dimanche de 13h30 à 18h, le samedi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h ; vacances scolaires zone A du mardi au dimanche 10h-12h30 et 13h30-18h
  • Offre tous publics: visites guidées, visites flash, visites sensorielles, kit de visite familles

Se rendre à Montélimar

  • En voiture : Autoroute A7 entrée/sortie 17 Montélimar Nord ou 18 Montélimar Sud RN7 Montélimar centre. Stationnement: parking  Saint-Martin (sous le MAC)
  • En train (le MAC se trouve à 7 minutes à pied de la gare de Montélimar) :TGV direct depuis Paris gare de Lyon - Montélimar (3h). TER direct depuis Lyon Part-Dieu - Montélimar (1h30). TER direct depuis Marseille, Arles ou Avignon (entre 1h et 1h30 selon point de départ)
  • En vélo : accessible depuis la Viarhôna

Visiter 

  • Le château médiéval des Adhémar, visite interactive et ludique
  • Un atelier de nougat comme le Chaudron d’Or, petite fabrique familiale de nougat artisanal
  • La collégiale Sainte-Croix
  • Flâner dans les ruelles et parcs
  • Le Palais des bonbons et du nougat (avec des enfants)
  • Le musée européen de l’aviation de chasse

Séjourner à Montélimar :  www.montelimar-tourisme.com

Amazônia, Dalava Duarte dévoile l’esprit mystérieux de l’Amazonie à Montélimar
Un reportage de Ursula Laurent