
La ville médiévale
La vieille ville se situe dans la partie haute de la cité. C’est là que se trouve la cathédrale, bâtie au XIIe siècle et considérée comme le plus bel édifice gothique de Suisse. Ne manquez pas le magnifique portail peint, un chef-d’œuvre de sculpture, mais aussi la rosace de 105 vitraux, dont la plupart datent du XIIIe siècle. La grande majorité des autres ornements a malheureusement été retirée à l’époque de la Réforme. À noter qu’un guet payé par la ville crie toujours les heures de 22 h à 2 h du matin. À quelques pas de là, le château Saint-Maire, du XIVe siècle, siège du gouvernement vaudois, vaut le coup d’œil, tout comme la place de la Palud que l’on rejoint via un pittoresque escalier en bois. Visite guidée de la ville possible avec l’office de tourisme ou via la communauté des Lausanners, des habitants qui partagent leur passion pour leur cité.
Le lac, l’aimant de Lausanne
Lausanne c’est un peu le San Francisco suisse. Ça monte et ça descend tout le temps et la pente est parfois très raide. Rien d’étonnant quand on sait que la ville a été construite sur trois collines et qu’il y a près de 500 mètres de dénivelé entre le lac et son point culminant. Conséquence de cette topographie singulière, la quatrième ville de Suisse est la seule du pays à disposer d’un métro qui a la particularité d’avoir la plus forte déclivité au monde ! Trois lignes sont en service. Construite par les Romains, il y a 2000 ans, la cité a longtemps été une gentille bourgade. Depuis le milieu du XIXe siècle, elle est en pleine expansion et compte aujourd’hui près de 150.000 habitants. Son positionnement au bord du lac Léman attire une population cosmopolite et internationale, que la présence du CIO favorise. Lausanne est aussi une ville culturelle qui compte une vingtaine de musées, une douzaine de théâtres, la cinémathèque suisse, sans oublier le fameux Béjart Balle , l’un des plus prestigieux ballets de danse contemporaine.
Le génie des modestes
La Collection de l’art brut présentée dans une large demeure située sur les hauteurs de la ville est pour le moins singulière. Elle s’est constituée à partir des 5.000 œuvres que le peintre Jean Dubuffet a amassées, puis léguées à la ville en 1971. Depuis, la collection n’a cessé de croître. Dessins, peintures, sculptures, créations de coquillages, masques cocasses réalisés avec des bris de vaisselle, les 800 œuvres présentées au public ont pour point commun d’avoir été conçues par des autodidactes imperméables aux normes, des paysans, des taulards, des petites gens qui ont passé leur vie à créer pour eux-mêmes sans se préoccuper du regard d’autrui. Leur expression brute, souvent fruit d’expériences traumatisantes, est tantôt noire, tantôt gaie et colorée. À voir notamment les bas-reliefs du Polonais Zagajewski ou les statues de l’Indien Nek Chand.
Un dîner à toute vapeur
La compagnie générale de navigation du lac Léman (CGN) a la particularité de posséder sept bateaux, tous propulsés par des roues à aubes et fonctionnant pour certains à la vapeur. Construits entre 1904 et 1927, ils peuvent transporter jusqu’à 850 passagers. Outre le transport public qu’ils assurent, ces monuments historiques flottants - ils sont tous classés - servent également des repas dans leurs salles de restaurant. Ce qui constitue une agréable manière de regarder le Léman autrement, en dégustant des filets de féra ou de perche. Départ depuis le port d’Ouchy.
La flamme olympique
Le CIO a son siège à Lausanne. C’est le Français Pierre de Coubertin, fondateur des jeux modernes, qui a déplacé le siège du comité international olympique de Paris à Lausanne, en pleine Première Guerre mondiale, « pour installer le CIO en terrain neutre ». Depuis, une cinquantaine de fédérations sportives internationales ont déplacé leur siège dans l’agglomération de Lausanne, au plus près des dieux du sport. Forcément, la ville accueille aussi le seul musée de l’Olympisme qui soit. Une belle réussite qui aborde l’histoire des jeux, les exploits sportifs, mais aussi l’esprit olympique, et qui s’adresse autant aux amateurs de sports qu’à ceux qui n’y connaissent rien.
Coup de cœur
La Riviera du Léman se la coule douce
La Riviera Suisse s’étend sur les bords du lac Léman, entre Montreux et Lavaux, à 10 minutes en train de Lausanne. Terre d’élection des stars, cette région au climat très doux abrite quantité de curiosités et un vignoble réputé.
Lavaux a commencé à se faire connaître suite à la publication de « La Nouvelle Héloïse », un roman épistolaire paru en 1761 et signé de la main de Jean-Jacques Rousseau. Dans son ouvrage, l’écrivain genevois décrivait ce paysage de vignes, plantées sur quelque 10.000 terrasses, soutenues par des murs de pierre. Une incroyable mosaïque, calfeutrée au pied des Alpes, le long du lac Léman, façonnée par la main de l’homme depuis le XIe siècle et parsemée de quatorze villages médiévaux où l’on produit toujours des vins de tout premier plan. À commencer par le chasselas, un cépage élégant, subtil, floral qui relève mieux que tout autre la personnalité de son terroir.
Montreux et Freddy Mercury
Près de 250 ans après Rousseau, en 2007, c’est l’UNESCO qui a glorifié ce paysage de sentes et de ceps, en l’inscrivant au patrimoine mondial. Rien que cet endroit vaut un voyage sur la Riviera du Léman. Ce serait toutefois dommage de ne pas pousser plus loin, jusqu’à Montreux, ville de musique, lieu de résidence du regretté Freddy Mercury, et théâtre depuis plus d’un demi-siècle d’un des plus fameux festivals de jazz au monde. Montreux, c’est le Saint-Trop’ version eau douce, ou encore Courchevel sans les montagnes : une station chic et huppée qui déroule à l’envi ses édifices Belle Époque, ses quais fleuris et les ruelles escarpées de sa vieille ville.
De là on peut pousser jusqu’au château de Chillon, posé sur un îlot rocheux entre Montreux et Villeneuve. Cette forteresse du XIIe siècle, fondée par la famille de Savoie, et plusieurs fois remaniée, est le monument historique le plus visité de Suisse. La visite de ce joyau prend au moins deux heures, mais il ne faut que quelques minutes pour rejoindre ensuite Vevey, ville d’images, siège d’une école de photographie mondialement connue. Vevey est la ville historique de la riviera.
La maison de Charlie Chaplin
Fondée par les Romains, fortifiée au Moyen-Âge, cette petite cité de caractère a largement profité de la Réforme pour asseoir son développement. Vevey, c’est aussi la ville de cœur de Charlie Chaplin. C’est ici, sur les hauteurs du Léman, que l’acteur s’est installé avec sa famille en 1952 pour y vivre jusqu’à sa mort en 1977. Un musée remarquable a été aménagé dans sa demeure. Il y retrace la vie, l’œuvre, et le destin hors-norme de cet homme qui a donné au cinéma ses lettres de noblesse. Tour à tour, on pénètre dans son intimité, son bureau, sa salle à manger… avant de rejoindre le studio qui présente son univers cinématographique. Un montage d’images, des extraits de films sont présentés dans leurs décors. Et on chemine le long d’Hollywood Boulevard pour retrouver Charlot dans les situations les plus caractéristiques de son personnage.
La riviera peut encore s’enorgueillir d’abriter une villa de Le Corbusier, une église orthodoxe russe ou encore un Vinorama où il est possible de déguster plus de 200 vins de la région ! Enfin, cerise sur le gâteau, cette petite région bénéficie d’un microclimat remarquable. Bien que situé sur la même longitude que Poitiers, il y pousse des palmiers et des figuiers !