
Des chants joyeux résonnent dès que le minibus est en vue du lodge. Des visages souriants accueillent les visiteurs, welcome, welcome ! Des gazelles passent tranquillement sans même un regard pour les nouveaux arrivants, un babouin les observe.
Bienvenue en Zambie, ce pays au cœur de l’Afrique australe, encore préservé du tourisme de masse. Les chalets et tentes en semi-dur s’intègrent discrètement dans le paysage naturel préservé. Seul un fossé empêche éléphants et autres buffles de venir sur la terrasse, mais ils passent tout près.
Selon l’emplacement du camp, le lit est fait sur une terrasse sous le ciel voûté pour une nuit inoubliable à écouter les bruits inhabituels… Aucune clôture n’empêche le déplacement des animaux et, la nuit tombée, il est interdit de quitter son logement pour rejoindre le restaurant sans être accompagné d’un garde.
L’ambiance devient alors magique, un feu brûle sur la terrasse du restaurant. De l’autre côté du fossé, les silhouettes de gazelles se découpent, un hippopotame solitaire se balade. Impossible de ne pas tomber sous le charme de la Zambie !
Loin des sentiers battus
En Zambie, tout semble plus authentique. Point de rubans bitumés dans le paysage, le réseau routier est constitué essentiellement de pistes ; les animaux sauvages se déplacent librement, les parcs nationaux n'étant pas clôturés. Pour aller d’une région à l’autre, il vaut mieux rejoindre la capitale Lusaka pour prendre un des petits avions qui assurent les liaisons intérieures.
C’est probablement une des raisons qui préserve le pays du tourisme de masse, tout comme la (toute relative) difficulté de l’accès au pays (pas de vol direct depuis la France). La plupart des touristes se contentent, à tort, d’un vol vers les chutes Victoria avant de poursuivre vers l’Afrique du Sud, la Namibie, la Tanzanie, le Zimbabwe.
20 parcs nationaux qui abritent plus de 1 800 espèces animales, 36 zones de gestion de la faune, 450 réserves forestières, des réserves botaniques et de nombreux sites classés au patrimoine national font de la Zambie un véritable sanctuaire de la vie sauvage.

Ce pays africain loin des sentiers battus est riche en attraits avec des tribus accueillantes (73 groupes ethniques), des vastes étendues sauvages abritant une incroyable densité d’animaux, la plus grande population d'hippopotames au monde, le plus grand lac artificiel au monde. Sans oublier les « big five » à savoir l’éléphant, le lion, le buffle, le léopard et le rhinocéros noir.
Au fil des safaris, il faut aussi lever les yeux puisque la Zambie abrite plusieurs centaines d’espèces d’oiseaux.
Big five et little five
Le parc national de South Luangwa est le berceau historique du safari à pied. Partir ainsi dans la savane et les forêts clairsemées en compagnie d’un ranger et un chasseur armé d’une kalashnikov est une véritable aventure.
On marche en file indienne, en observant un silence respectueux, osant à peine respirer lorsque le guide pointe vers des éléphants ou ce groupe rare de rhinocéros blancs.
Les safaris à pied ne sont pas seulement l’occasion d’observer des animaux – il arrive qu’on n’en voie pas – mais aussi d’en apprendre plus sur la faune et la flore locales.
Le ranger montre des empreintes, explique l’utilité des crottes d’éléphant riche en herbes diverses (bonnes pour soulager maux de tête et saignements de nez chez les humains !) et des graines servant de nourriture par exemple aux singes. L‘écorce du fruit du kigelia africana, surnommé arbre à saucisses, est trop dure pour permettre aux graines de germer : heureusement que les éléphants en sont friands et les digèrent.
On découvre pourquoi des arbres poussent au cœur d’une termitière et que certains arbres communiquent entre eux en cas de fringale d’éléphants rendant amères leurs feuilles d’habitude sucrées afin que les gros pachydermes ne s’y intéressent plus!
Si dans les vastes étendues de nature sauvage des parcs l’on peut observer (avec un peu de chance tout de même), des guépards, des léopards, des lions, que l’on guette les « big five » d’Afrique, le guide attire aussi l’attention sur les « little five » comme le fourmilion dont les petits trous dans le sable indiquent sa présence. C’est une autre façon de découvrir le pays, une immersion au plus près de cet environnement fascinant
L’émerveillement est partout, tout comme l’aventure lorsqu’il faut par exemple traverser la rivière sur des bacs très rudimentaires. Mieux vaut ne pas penser aux crocodiles ! Ou quand un troupeau de buffles surgit devant le capot du 4x4 pour traverser tranquillement la piste.
La fumée qui gronde
La Zambie abrite aussi l'une des sept merveilles naturelles du monde, les chutes Victoria de Mosi-oa-Tunya près de la petite ville de Livingstone. Ces chutes tellement belles, tellement puissantes, sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Elles s'étendent sur plus d'un kilomètre de large et se jettent dans la gorge du Zambèze avec une force incroyable, créant un brouillard visible à des kilomètres à la ronde. Ce brouillard d’eau qui crée des arcs en ciel, a donné son nom au parc national Mosi oa Tunya (« la fumée qui gronde »), situé à proximité. Si le survol en hélicoptère est évidemment impressionnant, l’approche à pied le long d’un sentier l’est tout autant !
Coup de cœur
Sauvegarder et développer

Des milliers de personnes s’engagent pour la sauvegarde de la faune en luttant contre les braconniers, en cherchant des solutions pour assurer la cohabitation entre les hommes et les animaux. Les éléphants par exemple aiment faire des incursions dans les champs cultivés.
Des associations interviennent auprès des enfants dans les écoles pour les sensibiliser à l’importance de la conservation de la faune et de la flore.
Des fondations, souvent soutenues par des lodges, aident les communautés, permettant aux villageois d’apprendre un métier, de vivre de leur travail. Ils construisent des écoles et des centres de santé. Des jeunes femmes gèrent un atelier de reconditionnement de vélos d'occasion provenant des États-Unis, d'autres fabriquent des perles de verre à partir de bouteilles.
Un collectif d'une dizaine de femmes cultive un potager fournissant les lodges en légumes. Des artistes fabriquent des bijoux à partir de collets de braconnage, un atelier de couture confectionne des protections hygiéniques lavables permettant ainsi aux jeunes filles de mener une vie normale.
Echanger avec les villageois curieux et au rire communicatif, -la discussion est facile puisque la langue officielle est l’anglais -, n’est que du plaisir. Des visites de villages organisées permettent de découvrir les conditions de vie des habitants, fiers de montrer leurs cases pourtant primitives. Les jeunes perpétuent les traditions, font des démonstrations des danses de leur tribu, des artisans proposent leurs créations.
En Zambie, le visiteur curieux et bienveillant ne se sent pas étranger et est accueilli avec beaucoup de gentillesse.