
Gordes
C’est le village le plus connu du Luberon. Classé Plus Beau Village de France, mieux vaut l’éviter en été. Il est quasiment impossible d’y stationner, et une foule compacte envahit ses ruelles caladées, habitées jadis par la tribu celte des Vordenses. Vidé de sa population à la suite du tremblement de terre de 1907, ce village était devenu fantôme avant la Seconde Guerre mondiale. La ruine menaçait. Ce sont des artistes qui lui ont redonné vie. Vasarely d’abord, puis Chagall, Poliakoff, Willy Ronis pour n’en citer que quelques-uns. Aujourd’hui, Gordes revit et son histoire étonnante jaillit des caves de Saint-Firmin, patiemment déblayées par la famille Morand. À Gordes, si les hommes vivaient en surface, l’industrie et l’artisanat se sont développés sous terre. L’intégralité de ce réseau souterrain a été comblée au fil des siècles. Le travail de la famille Morand, durant quarante ans, a permis de mettre à jour 61 caves étagées sur près de 20 mètres qui ont abrité, à partir du XIIe siècle, moulins à huile, tanneries, fours à pain… tous taillés dans la roche. Plus de renseignement sur www.caves-saint-firmin.com
Musée hôtel d’Agar
Cet hôtel particulier de Cavaillon a été fondé par une famille de chevaliers qui a participé à la première croisade. Racheté il y a 23 ans par un couple de médecin passionné d’histoire, il a depuis livré une partie de ses secrets. Des fouilles dans les jardins ont mis à jour un bâtiment grec construit quatre siècles avec J.-C., mais aussi des bains publics romains. Au fil des années, les propriétaires ont fait de cette bâtisse un véritable cabinet de curiosités, où l’on déniche ici et là de véritables chefs-d’œuvre : des peintures napolitaines, des sculptures des chiens des Médicis qui ornaient jadis leurs jardins à Florence, une pharmacie complète du XVIIe siècle, plusieurs œuvres du Caravage et quantité d’objets, de toiles ou documents souvent exceptionnels. Il y a même, dans le jardin, deux sculptures déposées il y a plus de trente ans, en provenance de la place Stanislas de Nancy. À l’époque, on a préféré remettre des fac-similés. Après avoir séjourné chez un antiquaire, les originaux ont fini à Cavaillon ! Visite uniquement sur rendez-vous au 06.24.17.20.13 ou sur www.hotel-dagar.com
L’Isle-sur-la-Sorgue
La ville chère au poète René Char est devenue l’une des trois capitales mondiales des antiquaires avec Londres et Paris. On y dénombre près de 300 boutiques où l’on peut dénicher aussi bien un lustre Murano à 200.000 euros que des babioles pour quelques piécettes. À cette joyeuse caverne d’Ali Baba, s’ajoutent des magasins de designers, de créateurs, de plus en plus présents. Surnommée la Venise Comtadine, cette petite ville est arrosée par de multiples bras de la Sorgue qui lui garantissent une certaine fraîcheur, y compris lors des étés caniculaires. Et pour cause, l’eau sortie des entrailles de la terre à Fontaine-de-Vaucluse est à 13 degrés toute l’année. Cette ville musée a su préserver des pas-de-porte surannés qui lui donnent aujourd’hui un cachet indéniable. Agréable promenade le long des quais. Joli marché provençal le dimanche matin.
Vaison-la-Romaine
Scindées en deux par l’Ouvèze, la ville haute et la ville basse incarnent deux identités bien distinctes, reliées par un pont gallo-romain vieux de 2.000 ans. Ralliée à Rome, Vaison compte de nombreux vestiges de cette époque (théâtre antique, thermes, domus, villas…). Au total, neuf hectares de fouilles et de vestiges prolongés par un joli musée, mais beaucoup trop petit pour vraiment mettre en valeur les collections. Cette importante cité antique abrita deux conciles aux V et VIe siècles. À voir également la ville médiévale, bâtie en partie par les comtes de Toulouse, ses jolies façades Renaissance et ses ruelles qui montent jusqu’au vieux château.
Le château du Barroux
Ce château du XIIe siècle, ancien domaine des comtes de Toulouse, largement reconstruit et remanié au XXe siècle, a été réinvesti récemment par le petit-fils d’André Vayson de Pradenne qui le racheta en 1929. Le lieu, qui offre une très jolie vue panoramique sur la région, reprend vie. Une distillerie de whisky y a été créée par Fanny, l’épouse du propriétaire. La jeune femme, œnologue de formation, s’est lancée l’été dernier dans la production d’un single grain à base de petit épeautre du Vaucluse. Au moins 5.000 bouteilles devraient y être produites annuellement. Deux visites quotidiennes de la distillerie sont proposées. Renseignements sur www.chateaudubarroux.fr
Coup de cœur
Les Dentelles de Montmirail
Ces sommets ciselés par les éléments, situés entre Carpentras et Vaison-la-romaine culminent à 732 mètres à la crête de Saint-Amand. Prolongement naturel du Ventoux,
c’est le dernier rempart avant la vallée du Rhône. Le versant ouest offre de superbes paysages sur les Cévennes parmi les pins d’Alep, le vignoble et les chênes verts. C’est une terre prisée des grimpeurs. On n’y dénombre pas moins de 650 voies d’escalade, tant pour les novices que pour les pratiquants les plus aguerris. Plusieurs agences de sports de plein air proposent d’ailleurs des cours, des sorties, des stages. Le site est également très prisé des randonneurs et des vététistes. De nombreux parcours sont d’ailleurs accessibles au départ de Gigondas ou de Beaumes-de-Venise. Ce Territoire est aussi réputé pour la qualité de ses vins avec des appellations prestigieuses des côtes du Rhône : Séguret, Vacqueyras, Gigondas… On y produit principalement des vins rouges taniques, fruités et charpentés, mais aussi le fameux muscat des Beaumes-de-Venise, un breuvage doux, unique dans la région.