HTML STATIC

Jean-Marc Toussaint

La Namibie grandeur nature

# Voyage Nature

# Namibie

Le désert du Namib est l’un des plus arides au monde. Il abrite pourtant un écosystème remarquable.

Un oryx dans le Namib avec en arrière plan les dunes de de Sossusvlei, réputées les plus hautes du monde.

Trente-cinq millions d’années d’érosion ont ciselé le canyon de Sesriem. Et pourtant, l’eau venue des monts Naukluft n’y coule que par intermittence. En cette fin d’été austral, seule une grosse flaque subsiste dans la partie la plus étroite et la plus profonde de la gorge que les rayons du soleil ne visitent jamais. C’est ici que vit pourtant une variété de poissons chats étonnamment résistante et invisible. Quand l’eau se fait rare, ces vertébrés s’enfouissent sous une épaisse couche de sable. Ils peuvent rester ainsi plusieurs mois, jusqu’aux prochaines pluies qui arroseront le canyon. Ce comportement de survie illustre la fascinante capacité d’adaptation de la vie sur terre.

Dans le Namib, le plus sec et le plus vieux désert de la planète qui abrite la plupart des grands animaux africains, ces questions sont récurrentes. Même les éléphants se sont adaptés à ce milieu extrême. Ils ont évolué, sont devenus plus minces que leurs congénères des régions humides, et peuvent passer plusieurs jours sans eau.

Dans le Namib (littéralement la vaste plaine sèche en langue nama), où la pluie n’excède pas les 30 millimètres par an, on retrouve ces comportements remarquables dans tout le monde vivant, chez les reptiles, les insectes, mais aussi parmi les végétaux. C’est le cas de la Welwitschia mirabilis, une plante qui peut survivre 2 000 ans, essentiellement grâce aux brouillards marins qu’absorbent ces deux uniques feuilles et dont elle peut se nourrir quand les grandes sécheresses menacent ! Le Namib est, à bien des égards, un territoire singulier que l’on doit notamment au fleuve Orange. Ce cours d’eau, né au Lesotho, charrie depuis 85 millions d’années d’énormes quantités de sables du Kalahari jusqu’aux rivages de l’Atlantique.

Le paradis des otaries à fourrure

La suite, c’est le courant marin de Benguela qui s’en charge, en faisant remonter ce sable le long du littoral ou se forme une grande houle de dunes qui se déplace continuellement. Ces 1.500 km de côtes désertiques, qui se prolongent jusqu’à Olifants river en Angola, sont le paradis des otaries à fourrures, des cormorans et autres flamants roses. Leur présence, notamment dans la lagune de Walvis Bay, près de la très fantomatique ville coloniale de Swakopmund, est liée à la forte floraison du plancton dont se nourrissent de vastes bancs de sardines et d’anchois notamment.

Le Namib commence au bord de l’océan et se prolonge dans les terres à 150 km de là, jusqu’à une zone montagneuse qui dépasse les 2.000 m d’altitude. Entre les deux s’étend un haut plateau de savane arborescente. Dans cet environnement hostile, oryx, autruches, koudous, chacals et discrets léopards ont trouvé leurs aises. Les paysages, tels des décors de théâtre, sont extraordinairement changeants. On passe en quelques heures des lagunes côtières à des maquis arides peuplés d’acacias. Des énigmatiques rochers de Spitzkoppe aux rocailleuses crêtes du Naukluft.

Sans oublier les dunes rouges et géantes de Sossusvlei. Les plus imposantes sont quatre fois plus hautes que notre chère dune du Pila et atteignent 476 m. Il faut venir ici au lever du soleil et prolonger jusqu’à Dead Vlei, là où se dressent dans un décor féerique, des acacias squelettiques morts depuis près de 1 000 ans.

Ancienne colonie allemande, puis protectorat placé sous le joug sud-africain de l’apartheid après la Première Guerre mondiale, ce petit État d’Afrique australe de seulement 2,3 millions d’habitants, indépendant depuis 1990, est aussi développé que particulièrement sûr. Le niveau de sécurité est incomparable avec sa bouillonnante voisine d’Afrique du sud. En Namibie, il y a encore quantité d’endroit où les habitations ne sont jamais fermées à clé ! De fait, la population est restée affable et accueillante. Et le pays grandement préservé. C’est d’ailleurs le seul État au monde, avec le Costa Rica et le Bouthan, à avoir inscrit la protection de l’environnement dans sa constitution. Comme un pari et un défi pour l’avenir.

Coup de cœur

Le parc national d’Etosha

Situé dans le nord de la Namibie, à 400 km de la capitale Windhoek, le parc national d’Etasha a été fondée en 1907 quand le pays était encore une colonie allemande. Considéré comme l’un des plus beaux parcs africains, il attire quelque 200 000 visiteurs chaque année. Son originalité est assurément son marais salant unique en forme de cuvette qui occupe près de 25% des 22 000 Km2 de la réserve. Cet oasis recouverte d’eau saumâtre en hiver se transforme en une grande étendue blanche, aride et inhospitalière durant la saison sèche, de mai à aout. C’est à cette période qu’il est le plus facile d’observer la faune sauvage qui se concentre à proximité des points d’eau douce pour s’abreuver. Tous les grands animaux sont présents à Etoscha. Il y a notamment une belle colonie d’éléphants, tous les grands faunes africains, mais aussi plus rare, des rhinocéros noirs, des zèbres de montagne et des impalas à mufle noir. En revanche, du fait de la salinité de l’eau, il n’y ni hippopotame, ni buffle, ni crocodile. Au total, ce sont tout de même 114 espèces de mammifères et 340 variétés d’oiseaux qui cohabitent dans la haute savane et les forêts entourant la saline. Si la saison sèche est idéale pour observer les mammifères, il faut au contraire privilégier la saison des pluies pour espérer assister à l’extraordinaire balai des flamands roses, quand plus d’un million d’entre eux y font halte pour s’y reproduire.  A noter que le parc peut se visiter seul en voiture et qu’il propose une gamme d’hébergements variée pour tous les gouts et pour toutes les bourses.

Infos pratiques

FORMALITÉS

  • Passeport, valable six mois après la date du retour. Pas de visa pour les séjours de moins de 90 jours.

QUAND PARTIR ?

  • La meilleure saison se situe d’avril à octobre. Les premières pluies arrivent en novembre, mais elles sont généralement peu importantes. Cette période sèche est idéale pour observer les animaux. Les journées sont chaudes et agréables. Éviter le pays entre décembre et février, c’est la saison des pluies et la chaleur est souvent écrasante.

AVEC QUI PARTIR ?

  • Le circuit « Légendes de Namibie » proposé par Terres d’aventure, le spécialiste du voyage à pied, comprend une observation animalière à Etosha et Walvis Bay, des balades en pleine nature à Spitzkoppe, dans les dunes du Namib et les montagnes du Naukluft, une approche de la culture san avec ses peintures et gravures rupestres, sans oublier les superbes paysages du Damaraland. Ce circuit qui s’étend sur 13 jours alterne nuits sous tente confort et nuit en hôtel. À voir en détail sur:www.terdav.com/ps-namibie/rn-desertnamib/tp-circuit-accompagne/at-decouverte/nam520
  • Terres d’Aventure propose quinze voyages en Namibie : dix circuits accompagnés, quatre voyages en individuel et un voyage familles. Pour plus d’infos :
  • www.terdav.com
  • ou 01.70.82.90.00.
  • Par ailleurs, Air Namibia propose des vols directs au départ de Frankfort. Réservations : SW.France@aviareps.com
  • ou 01.86.46.79.70.
La Namibie grandeur nature
Un reportage de Jean-Marc Toussaint