
Les abers
Ces mini-fjords en forme de bras de mer qui pénètrent le bocage sont d’anciennes vallées fluviales qui se sont creusées et affaissées. Ces estuaires d’une trentaine de kilomètres, au nombre de trois, l’Aber Wrac’h, l’Aber Benoit et l’Aber Ildut, constituent un abri idéal pour les bateaux. Mais pas seulement. L’eau douce et l’eau salée s’y mélangent au gré des marées et constituent un biotope singulier où nichent quantité d’oiseaux. Leurs eaux saumâtres, riches en plancton, sont idéales pour l’élevage des huîtres, notamment.
Les îles
Ouessant est la plus grande, la plus connue, et la plus sauvage des îles du Finistère. Au large de la pointe du Raz, l’île de Sein est la plus plate (seulement 5 m au-dessus de la mer) et de fait la plus menacée par le dérèglement climatique. Plus au sud, l’archipel des Glénan a des airs d’atoll polynésien : eau très claire couleur émeraude et sable fin. Seule la température de l’océan rappelle que l’on est bien en Bretagne ! À voir également l’île de Batz qui bénéficie d’un étonnant microclimat, l’île Callot accessible par une route submergée quotidiennement à marée haute ou encore Quéménès, une île où vit une seule famille qui propose chambres et table d’hôtes.
Les enclos paroissiaux
Uniques en France, ces imposants ensembles architecturaux ont été édifiés autour des églises entre le XVIe et le XVIIe siècles. Ils se composent généralement d’une porte triomphale, d’un ossuaire supporté par des chapiteaux corinthiens ou ioniques, et d’un calvaire foisonnant de sculptures. Ces constructions ont été rendues possible grâce à la culture du lin et du chanvre qui a fait la fortune de ce coin de Bretagne. Et comme chaque village voulait un enclos plus beau que celui du voisin… Il reste 25 exemples de ces merveilles architecturales. Les plus réputés sont ceux de Saint-Thégonnec , Pleyben , Sizun , Commana ou encore Guimiliau où est également installé le centre d’interprétation des enclos paroissiaux.
Les phares
Premier département maritime de France avec 1.200 km de côtes, le Finistère est naturellement le mieux doté en phares. On en dénombre 24, et la moitié sont classés monuments historiques. Du haut de ses 82 m, celui de l’île Vierge est le plus haut d’Europe. Il se visite, comme ceux de Trézien , du Stiff à Ouessant, de l’île de Batz ou encore de la pointe Saint-Mathieu. À l’île Louët, il est même possible de dormir dans la maison du gardien du phare ! À Ouessant, un passionnant musée retrace leur histoire depuis l’antiquité.
La météo
Dans le Finistère, il fait beau plusieurs fois par jour. Cette boutade résume l’extrême complexité du climat breton, très difficile à prévoir et qui rend fou les plus capés des météorologistes. Le temps y est rarement pourri, contrairement à ce que l’on pense. À Roscoff, il tombe en moyenne 988 mm d’eau par an. C’est plus qu’à Épinal (893 mm), mais moins qu’à Biarritz (1.371 mm). Sur ces terres océanes, il ne fait jamais froid, jamais trop chaud non plus. L’amplitude thermique entre les mois les plus chauds et les plus frais est la plus faible de France (environ 7 degrés à Roscoff).
Les mégalithes
Ils sont l’œuvre des premiers peuples sédentaires ayant habité la région 5.000 ans avant notre ère. Lieux de culte, de sépultures collectives ou limites de territoire, les menhirs et autres dolmens qui peuplent le paysage conservent une grande part de mystère. À voir celui de Cam Louis à Plouescat. Haut de 7 m, il est le plus haut de Bretagne et serait, selon la légende, dressé sur un trésor. Ne manquez pas le grand cairn de Barnenez qui abrite onze chambres funéraires, ou encore le dolmen de Kérangouez, à Saint-Pol-de-Léon.
Gourmandises Bretonnes
Difficile de séjourner en Bretagne sans manger des crêpes ou des galettes au blé noir et au froment agrémentées de mets salés ou sucrés. En revanche, il est curieusement plus difficile de trouver de bons plats de fruits de mer au restaurant. La raison en est simple. Les Bretons mangent des fruits de mer chez eux, et il ne leur viendrait pas à l’idée d’aller au restaurant pour en consommer. Il n’empêche, la région regorge de poissons, crabes, homards, huîtres et autres coquillages, notamment les fameux ormeaux, d’une finesse incomparable. Sinon, tentez le kig ha farz, une potée avec des légumes, du porc (si possible du blanc de l’Ouest) et bien sûr le far à base de sarrasin et de froment, cuit dans le bouillon. Côté cochonnaille, retenez la saucisse de Molène et l’andouille de Baye, assez proche de celle de Guémené. Autre curiosité, les algues. 70.000 tonnes d’algues sont récoltées chaque année, dont une partie est utilisée pour l’alimentation, notamment les kombus, nori et wakamé. L’algue peut se manger en tartare, nature, ou associée à d’autres produits (figue-miel ou châtaigne-potiron). Le Finistère est également un gros producteur de choux-fleurs, d’artichauts et d’oignons. Celui de Roscoff, un brin sucré, bénéficie même d’une AOP. En revanche, la Bretagne est la seule région de France à ne pas abriter une AOP fromagère, l’essentiel de la production laitière servant à fabriquer le beurre que l’on mange ici de préférence salé. Côté dessert, il y a bien sur le fameux kouign-amann, une pâte feuilletée avec du beurre et du sucre. Mais aussi quantité de biscuits (galettes, palets) que l’on peut déguster avec du cidre. Dans ce cas, celui d’Éric Baron, fournisseur de l’Élysée, s’impose.

Coup de cœur
Crozon, la sauvagerie en plus
C’est une langue de terre qui s’enfile dans la mer, qui la domine tout en subissant ses assauts incessants. Commun me direz-vous. Pas vraiment, la presqu’ile de Crozon ne ressemble à aucun autre paysage. L’endroit, saisissant de beauté, façonné par la sauvagerie de la houle, offre des recoins inattendus comme ces criques verdoyantes du bout du monde. A voir à la pointe de Pen-Hir qui culmine à 63 mètres au-dessus de la mer d’Iroise, un panorama exceptionnel sur les falaises de gré armoricain, de la pointe saint Mathieu à la pointe du Raz. Plus au sud, faites un détour par le cap de la chèvre, via le GR 34. La côte où s’étalent d’étonnantes pinèdes accrochée à la falaise y demeure très sauvage. Enfin, Crozon abrite également quelques jolis mégalithes : le dolmen de Rostudel, ou encore le menhir « La Républicaine » pour ne citer que ces deux-là. La presqu’ile laisse rarement le visiteur insensible. Cela fait partie de ces lieux qui aimante et que l’on n’oublie pas.