
Sur les berges du Nil, le temple de Louxor fait corps avec la ville. Achevé il y a presque 3 500 ans, ce complexe monumental est dédié au dieu Amon. Devant la porte flanquée des hautes statues de Ramsès II, se dresse un obélisque en granit rose. À l’origine, il y en avait deux. Son jumeau trône au milieu de la place de la Concorde à Paris. En 1831, Mohammed Ali fit cadeau des deux à Champollion, mais le transport du premier ayant été une véritable odyssée, l’exploit ne fut pas renouvelé. Une chance pour Louxor qui est aujourd’hui le principal pôle touristique d’Égypte avec Le Caire. La cité respire tout entière la splendeur des pharaons du Nouvel Empire.
À l’origine, une allée de deux kilomètres bordée de sphinx permettait de relier ce temple à celui de Karnak. Elle est en cours de dégagement. Karnak est le plus grandiose des temples égyptiens. Il est considéré comme le centre du monde, le lieu où le dieu Amon trouva vie et sortit l’univers du chaos. Dans ce labyrinthe de colonnes, de salles, de chapelles, de sanctuaires, de statues, le visiteur se perd dans ce musée à ciel ouvert qui témoigne de la grandeur d’une civilisation glorieuse.
Les tombes de la vallée des rois
Si la rive Est du Nil est celle des temples et des vivants, l’autre rive est celle des morts. La vallée des rois, la vallée des reines figurent parmi les incontournables d’un voyage en Égypte. Après le temps des pyramides nécropoles, c’est sous terre, au fond d’un ouadi asséché, que les pharaons ont fait creuser d’incroyables temples funéraires. Tous ont été pillés à l’exception de celui du jeune pharaon Toutânkhamon, découvert intact en 1922. Le fabuleux trésor de ce jeune pharaon mort à 18 ans, conservé au musée du Caire, permet d’imaginer les richesses que devaient abriter les tombes des pharaons importants. Sur la soixantaine de tombes connues que compte la vallée des rois, seules une quinzaine sont ouvertes à la visite. Et ce ne sont pas toujours les mêmes afin de préserver les peintures du gaz carbonique émis par les visiteurs.
Le Nil, l’un des plus grands fleuves du monde avec l’Amazone, est une voie naturelle idéale pour découvrir l’authenticité de ce pays et les splendeurs pharaoniques qui jalonnent son cours. Le voyage entre Louxour et Assouan long de 220 kilomètres se fait à bord d’un sandal, un petit bateau jadis utilisé pour le transport des pierres. Il abrite le plus souvent 8 à 12 cabines maximum, ce qui permet de goûter au voyage en petit comité. L’intérêt est de disposer d’un site de repli et de repos confortable, mais aussi de s’arrêter facilement dans des endroits peu visités.

Une formule qui permet de visiter les temples d’Edfou, de Kom Ombo, de Philae, de marcher sur les îles du Nil, de rencontrer les Égyptiens dans leurs villages, dans leurs champs, dans leur quotidien.
Après avoir visiter le très symétrique temple de Kom Ombo, il faut pousser jusqu’à Daraw à 7 kilomètres de là. Ce village accueille chaque mardi matin un important marché aux dromadaires. Les animaux affluent par centaine du Darfour et du désert oriental. Les négociations entre acheteurs et vendeur se font sous la tente devant un thé et en fumant la chicha. L’itinérance flottante s’achève dans la vibrante ville d’Assouan, dernière grande agglomération avant le Soudan et l’Afrique noire.
Jusqu’aux portes de la Nubie, le Nil est resté ce fleuve nourricier qui a déposé sur ses berges arides, un limon fertile permettant le développement d’une agriculture riche et variée. Ce qui fait de cette oasis linéaire un lieu de vie important où sont installés la grande majorité des Égyptiens. A partir d’Assouan s’ouvre le grand sud, plus aride, plus désertique. Un autre monde, lieu de villégiature très prisé pour la douceur de ses hivers mais intenable en été quand le thermomètre dépasse souvent les 50 degrés.
Coup de cœur
Le temple d’Horus à Edfou
Dans la mythologie Egyptienne, Horus est le Dieu du ciel. Pas surprenant qu’en 237 avant JC, c’est sur une butte dominant le Nil que ses bâtisseurs ont choisi d’ériger un temple à sa gloire, au plus près des étoiles. Sa situation lui a permis d’échapper au crues du Nil et son abandon durant plusieurs siècles l’a maintenu à demi enseveli sous les sables. Une double réalité qui a permis de réduire les effets ravageurs du vent et de l’eau. Conséquence, ce temple est l’un des mieux conservés d’Egypte. Contrairement à Karnak, les bâtiments d’Edfou sont tous encore debout, ce qui permet de vraiment se rendre compte de ce qu’était un temple égyptien au moment de sa splendeur. D’autant que sa construction est classique.
Passé le pylône monumental de 36 mètres de haut, se dressent à l’entrée deux faucons en granite noir représentant Horus. La suite est une succession de cours, de chambres aux offrandes, de chapelles avec des espaces de plus en plus réduits et sombres, symbolisant la progression vers le sanctuaire et son naos (une cache en granit qui renfermait jadis la statue du dieu). Mais surtout les murs gravés du temple d’Horus encore lisibles constituent une mine d’informations unique sur les mœurs et les rites religieux qui avaient cours dans l’Egypte ancienne.