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Jean-Marc Toussaint

Entre Volcans et Pacifique

# Voyage Nature

# Costa Rica# Nicaragua

Pour dame nature, le Costa Rica et le Nicaragua ne font qu’un. Pour le tourisme aussi. Ces deux petits états d’Amérique centrale se complètent à merveille.

Perroquet sur une branche au Costa Rica.

Etonnant Costa Rica. À côté de ses turbulentsvoisins, ce petit pays est depuis des décenniesun modèle d’équilibre, un îlot de paix au cœur de la bouillonnante Amérique centrale.

Depuis1948, cet État providence n’a plus d’armée etle budget de la défense est venu grossir celui de l’Éducationnationale ! Mieux, le Costa Rica est devenu unmodèle d’écologie après avoir frôlé la catastrophe. Dans les années soixante, l’État s’était mis en tête de couper les arbres pour exploiter le bois et intensifier l’élevage. La nature freinait le développement. Il fallait dégager des pâturages pour « les zébus à hamburger ». Heureusement, les responsables politiques ont fini par comprendre que l’on pouvait aussi gagner de l’argent avec la nature et faire vivre les populations de façon durable.

Aujourd’hui, un quart du territoire est en zone protégée. C’est un record mondial. Sur une surface grande comme la Bretagne et la Normandie réunies, on recense près de 10 000 variétés de plantes, plus de 1 000 d’orchidées, 15 000 de papillons et plus de 850 espèces d’oiseaux. À titre de comparaison, la France, la Suisse et la Belgique réunies abritent deux fois moins de volatiles ! Cette incroyable diversité représente 6 % de toutes les espèces végétales et animales de la planète. Avec un tel potentiel, le Costa Rica est devenu, dès les années quatre-vingt, le pionnier de l’écotourisme et ce secteur s’affiche désormais comme la première industrie du pays.

 Outre cet exceptionnel conservatoire végétal et faunistique, le Costa Rica regorge de mangroves, de lagunes, de volcans aux cratères fumants et de rivières bouillonnantes. L’isthme centraméricain, ce pont entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du sud, a été intégralement façonné par les volcans. C’est dire leur puissance, leur omniprésence sur ces terres où la forêt tropicale humide recycle en permanence tout ce qui tombe à ses pieds.

DES ARBRES ÉTRANGLEURS

Ici, la vie ne semble avoir aucune limite. Des plantes y poussent de plusieurs centimètres par heure. Des rosiers peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Cette forêt est le paradis des aras, des toucans, des

colibris, des paresseux, des singes araignées et hurleurs. Elle abrite des plantes médicinales de toutes sortes, des arbres étrangleurs, des végétaux endémiques rares. Le Costa Rica est comme un pays imaginaire, émergeant de la brume où palpite une vie foisonnante. Il ne faut pas manquer le volcan Poas et sa lagune turquoise, le cône parfait du majestueux Arenal, les fumerolles et geysers de boue sur les flancs du Rincon de la Vieja, les eaux azur du rio celeste au pied du Tenorio. Cette nature exubérante n’est évidemment pas au bord des routes. Elle se découvre à pied ou en bateau, quand il faut rendre visite aux crocodiles, aux iguanes et autres cigognes américaines.

Au nord, le Nicaragua voisin est le prolongement naturel de ce jardin d’Éden. La forêt y est certes moins protégée, mais aussi plus authentique, quand le Costa Rica aménage des chemins bitumés pour en faciliter l’accès ! Longtemps étranglé par une sanglante guerre civile, le Nicaragua se réveille en faisant valoir d’autres atouts : un habitat coloré, une population beaucoup plus métissée, des traditions préservées.

Dans ce pays rural, où il est encore courant de se déplacer à cheval, les paysages à couper le souffle n’ont rien à envier à ceux du Costa Rica. L’île d’Ometepe, coiffée par le volcan Concepcion et entourée par les eaux du lac Nicaragua (le deuxième plus grand lac du continent américain), est d’une beauté rare. Ce lac, qu’un canal entre Atlantique et Pacifique pourrait défigurer regorge d’îlots peuplés d’oiseaux et de pêcheurs.

Plus au nord, le volcan Masaya déverse chaque jour des tonnes de gaz dans le ciel. À la nuit tombée, on peut distinguer la lave qui grouille au fond de ses entrailles. Tout comme au Costa Rica, ces géants de feu (on en dénombre une vingtaine) continuent de façonner le paysage et d’enrichir cette terre bénie où poussent bananes, ananas, agrumes et café. Le Nicaragua abrite aussi quelques sites précolombiens qui rappellent le prestigieux passé de ces terres conquises par les Espagnols au XVIe siècle. Granada, la ville coloniale, est la plus belle empreinte de cette occupation qui a également largement façonné ce petit pays, décidément très attachant.

Coup de cœur

 Granada, la belle andalouse

C’est l’une des plus anciennes villes des Amériques, mais aussi la plus belle cité du Nicaragua. Granada qui a été fondée en 1524 par le conquistador espagnol, Francisco Hernandez de Cordobas a la particularité de présenter une architecture d’inspiration andalouse et mauresque, ce qui lui vaut d’être surnommée la grande sultane. Construite au pied du Volcan Mombacho et au bord du lac Cocibolca, Granada est une ville où l’on se sent bien au premier contact. A voir la place de l’indépendance et son obélisque, la cathédrale de style néo-classique, le parc Colomb et ses magnifiques palmiers, le palais épiscopal, le fort de la Polvora... Sans oublier le couvent San Francisco fondée en 1529. Le bâtiment abrite un petit musée qui présente des statues monolithes précolombiennes dont deux sculptées dans du basalte noir, vieilles de plus de 1000 ans et découvertes sur l’ile voisine de Zapareta. Tout proche de la ville, le lac Cocibolca est un lieu de détente apprécié, mais ne compter pas vous y baigner. C’est le seul lac d’eau douce de la planète où vivent des requins bouledogues !

Infos pratiques

FORMALITÉS

  • Un passeport encore valable six mois après le voyage retour suffit pour se rendre au Costa Rica, comme au Nicaragua.

QUAND Y ALLER ?

  • La meilleure période s’étend de décembre à avril. En dehors des côtes de la mer des Caraïbes qui sont très arrosées, le pays connaît à cette période une saison sèche et ensoleillée avec des températures qui oscillent entre 20 et 30°C selon l’altitude. La saison des pluies s’étend de mai à novembre. Après des matinées ensoleillées, il pleut généralement dans le courant de l’après-midi. La chaleur est plus étouffante que durant la saison sèche. Cette saison est moins favorable, mais le voyage y est tout à fait possible. Au départ de Paris, il n’y a pas de vol direct pour San José, la capitale du Costa Rica. Il faut faire escale, soit aux États-Unis, soit au Panama.  Décalage horaire : 8 h en été, 7 h l’hiver.

AVEC QUI PARTIR ?

  • Nomade Aventure propose plusieurs voyages dans cette région du monde, dont un de deux semaines intitulé « Entre volcans et Pacifique ». Ce circuit, accompagné d’un guide francophone, permet de découvrir à pied, à cheval, en canoë, en VTT, mais aussi en bus privés les plus beaux sites au nord du Costa Rica et au sud du Nicaragua. La formule « multi-activités » offre une découverte originale des milieux naturels et des populations locales. Rythme soutenu, mais très abordable, y compris pour des sportifs occasionnels. Nuit en hôtel ou chez l’habitant. Plus de renseignements au téléphone 0825.701.702 ou sur  www.nomade-aventure.com
Entre Volcans et Pacifique
Un reportage de Jean-Marc Toussaint