
La baie à pied
La baie de Somme, c’est d’abord un paysage étonnant, un miracle de dunes, de bancs de sable, de zones humides sans cesse redessinées et baignées par une lumière extraordinaire. Les marées, très marquées, rythment la vie de ce petit territoire de 70 km² où se jettent trois cours d’eau. Ici, quand la mer se retire, c’est sur plus de 14 kilomètres ! L’occasion de se promener dans la baie, pendant que l’eau n’y est pas. Bref de marcher sur les prés-salés et d’y découvrir un écosystème très particulier, classé en réserve naturelle depuis 1994, mais surtout labellisé « Grand site de France ». Il y a là quantité de plantes qui se récoltent : la salicorne, l’épinard des mers, l’obione…, des coquillages à foison, mais aussi beaucoup d’oiseaux et près d’un millier de phoques gris et autres veaux marins qu’il est possible d’observer à la marée montante. Mais attention, il ne faut pas s’aventurer sur ce terrain de jeux sans guide. La mer revient très vite et régulièrement des touristes se retrouvent encerclés par les eaux, quand ils ne se font pas pendre dans les sables mouvants. Maxim Marzi, guide en baie de Somme, saura vous faire apprécier les lieux en toute sécurité. Plus de renseignements sur www.guide-baie-somme.com
Mers-les-Bains
Le Crotoy et Saint-Valéry-sur-Somme sont les deux principales stations balnéaires de la baie. Le Crotoy a inspiré Jules Verne pour son célèbre roman « Vingt mille lieues sous les mers », et c’est là que se trouve la seule plage de la baie. Saint-Valéry-sur-Somme est cerné de remparts. C’est la capitale historique du territoire, avec son pittoresque quartier des pêcheurs et sa ville basse animée. Mais si vous séjournez dans le secteur, ne manquez sous aucun prétexte la visite de Mers-les-Bains, véritable ville musée située à 24 km au sud de Saint-Valéry-sur-Somme. Cette bourgade de 2. 800 habitants, abrite pas moins de 450 villas, pour l’essentiel construites entre 1872 et 1 914. C’est l’arrivée du chemin de fer mettant Mers-les-Bains à trois heures de Paris qui a fait la gloire de la cité. Nombre de bourgeois parisiens y ont construit de luxueuses résidences secondaires aux façades colorées pour « venir prendre les eaux ». Il en reste un décor de cinéma, et un régal pour les amateurs d’architecture. Ici, le néoclassique côtoie le style anglo-normand, le style mauresque voisine avec des chalets suisses, le néo flamand fait écho à l’Art nouveau. Et le plus incroyable, c’est que l’ensemble reste d’une étonnante homogénéité et que ce patrimoine a été préservé, contrairement à celui du Tréport, la commune voisine qui a rasé toutes ces vieilles villas dans les années 70/80.
Le parc du Marquenterre
Partie intégrante de la baie, ce parc de 200 ha, aménagé sur d’anciens polders rendus à la nature en 1973, est un petit paradis pour les oiseaux. 350 espèces y passent ou y séjournent en toutes saisons. C’est la moitié des espèces d’oiseaux recensés en Europe ! L’endroit, qui regorge de pinèdes, de zones humides et de dunes, est géré par le Conservatoire du littoral qui l’a particulièrement bien aménagé. Treize affûts qui permettent d’observer les oiseaux sans se faire voir sont aménagés tout au long d’un parcours de 6 km. Et à chaque étape, un guide naturaliste est présent pour guider le public. Il y a à découvrir toute l’année, mais les grandes marées, le printemps pour les nichées ou encore l’automne pour les grandes migrations sont à privilégier. Le parc est ouvert toute l’année. Plus de renseignement sur www.marquenterrenature.fr
Le train de la baie
La ligne qui relie Le Crotoy à Cayeux-sur-Mer est un vestige du réseau ferré des bains de mer. Grâce aux bénévoles d’une association, un authentique train à vapeur, avec locomotive et wagons d’époque, circule à nouveau autour de la baie depuis 1971. Des expositions et animations sont proposées à chaque arrêt. Possibilités de voyage commenté, de dîner à bord… mais aussi de panacher les trajets : l’aller en train et le retour à vélo ou en bateau. Le train circule de la mi-février à la mi-novembre, et la fréquence de circulation varie selon les saisons Plus d’informations sur le site internet www.chemindefer-baiedesomme.fr
Les jardins de Valloires
Situé à Argoules, au nord de la baie, cette merveille de jardin s’étend sur 8 ha au pied d’une abbaye cistercienne du XVIIe siècle. Cinq jardins d’ambiance, mis en scène par le paysagiste Gilles Clément, abritent une collection de plus de 5.000 espèces d’arbustes et de plantes. On passe du jardin anglais au jardin de l’évolution ou de grandes fougères abritent de jolies mousses, du jardin français au jardin des cinq sens. Tout au long de l’année, le jardin propose des visites thématiques, des balades musicales, des ateliers pour apprendre à cuisiner des plantes… Ouvert d’avril à novembre. www.jardinsdevalloires.fr
La commune de Rue
Situé légèrement à l’écart de la baie, Rue est une petite ville de 3100 habitants qui était jadis au bord de l’eau. Ancien fief des comtes de Ponthieu, la cité abrite un peu partout les réminiscences de son glorieux passé. Il faut voir notamment la façade de la chapelle du Saint-Esprit, un joyau de l’architecture gothique du XVème siècle. Le beffroi de la même époque flanqué de quatre tourelles vaut également le détour. Il est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Son chemin de ronde que l’on atteint après avoir avalé 75 marches offre une vue splendide sur la baie et la forêt de Crécy. Le beffroi abrite par ailleurs un petit musée consacré aux frères Caudron, pionniers de l’aviation qui fabriquèrent pour l’armée française le fameux G3, durant la première guerre mondiale.
Coup de cœur
La baie sur les flots
Le Somme II, est un très joli bateau en bois. Ancien baliseur de l’estuaire, désormais classé monument historique ce bateau de 18 mètres construit en 1950 a été sauvé de la destruction par une association de passionnés avec le soutien de la fondation Nicolas Hulot. Racheté en 2000 par le conseil départemental, puis restauré, il est aujourd’hui voué au tourisme et navigue à nouveau en baie de Somme. Il propose des balades naturistes thématiques ou autour des peintres impressionniste (Degas, Seurat et plus largement tous ceux qui ont immortalisé la baie sous leurs gouaches). D’autres bateaux touristiques « Le commandants Charcot III et IV » naviguent également entre Le Hourdel, Saint-Valéry et Le Crotoy. Mais il est aussi possible de découvrir la baie au raz de l’eau, en kayak. C’est même le moyen le plus approprié pour approcher les phoques sans risquer de les effrayer.