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Le front de neige, un vaste plateau exposé plein sud à 1860 mètres d’altitude (d’où le surnom d’île au soleil), calme d’emblée l’angoisse des skieurs débutants : les larges pistes vertes et bleues promettent un retour facile en station. Que les skieurs affirmés soient rassurés, plusieurs pistes, longues et techniques, lancent des défis aux skieurs, avec près de 2000 m de dénivelé. L’Alpe d’Huez est un vaste et formidable terrain difficile à exploiter pendant seulement quelques jours de vacances ! Il y en a pour tous les goûts, tous les niveaux et il suffit de monter au-dessus du front de neige pour en apercevoir toute l’étendue.
Les différents secteurs du grand domaine offrent chacun un autre paysage entre le glacier et les gorges, les sapins et les vastes étendues. La seule précaution à prendre : veiller au bon retour, car selon les descentes vers les autres stations, il faut prendre plusieurs remontées pour pouvoir revenir !
Si l’Alpe d’Huez est mondialement connue pour être une étape mythique du Tour de France cycliste (21 lacets sur plus de 1000 mètres de dénivelés), les sports d’hiver y ont une longue tradition avec l’arrivée du premier remonte-pente dès 1936. Ensuite, il aura fallu attendre jusqu’en 1963 pour pouvoir atteindre facilement le Pic Blanc qui culmine à 3 300 m. Avec ou sans skis, la montée est incontournable tant la vue panoramique à 360° sur les sommets alpins est époustouflante : le Mont Blanc, la Meije, la barre des Écrins, les aiguilles d’Arves ou encore le Mont Ventoux. Un panorama classé trois étoiles par le guide Michelin qui ne note pas uniquement des restaurants (dont on trouve quelques excellents dans la station).
Si le ski d’été n’est plus possible sur le glacier – victime du réchauffement climatique -, deux pistes mythiques permettent de descendre skis aux pieds. Celle du tunnel, réservée aux très bons skieurs : après avoir traversé la falaise par un tunnel, ils se retrouvent au bord du précipice et un mur raide et très technique avec une inclinaison de 35 degrés et un impressionnant champ de bosses… Pas étonnant que beaucoup préfèrent remonter à travers le tunnel ! Quant à la Sarenne, avec 16 km et un dénivelé de 1900 m, elle est la plus longue piste noire d’Europe qui part du glacier jusqu’aux gorges du torrent éponyme.
Les skieurs moins confirmés (ou les piétons), peuvent découvrir ces gorges en empruntant le télésiège Alpauris. Attention, la plongée est vertigineuse et il fait très froid avant la remontée vers le plateau ensoleillé !
La ferme de Marcel et la grotte de glace
Pendant que les primo-skieurs font leurs premières expériences de glisse sur les petites pistes du front de neige, les enfants et les familles aiment skier sur les quatre pistes ludiques comme Marcel’s farm ou Léo de l’Alpe. Attractions diverses, modules colorés, virages relevés, petits tunnels, bosses douces, slalom permettent de s’amuser tout en glissant sur de longues descentes.
Lors d’une pause, petits et grands explorateurs aiment découvrir la Grotte de glace. A 2700 m d’altitude, dans une grotte faite de neige artificielle, des sculpteurs de renom réalisent chaque année une trentaine d’œuvres sur un thème donné. Des sculptures faites de neige et de glace créent un petit univers magique.
Meilleure station de ski en Europe
A plusieurs reprises, l’Alpe d’Huez a remporté le titre de meilleure station de ski en Europe pour son offre variée qui ne se contente pas de ne proposer que de belles pistes de ski. L’année débute au cinéma avant que les montagnes enneigées ne vibrent aux rythmes de la musique électro. Entre ces deux grands évènements, de nombreux rendez-vous et activités sont proposés aux petits et grands vacanciers. Un mix de sport, de détente et de divertissement qui a valu à la station ce titre.
Coup de cœur
L’église du père néerlandais
Alpe d’Huez est un vrai village qui vit toute l’année. A côté du Palais du Festival et des sports, se dresse une église assez exceptionnelle. Exceptionnelle pour son histoire, son architecture, son intérieur. Il se raconte que le père néerlandais Jaap Reuten, prêtre à l’Alpe de 1964 à 1992, afin d’assurer le financement de la construction de Notre-Dame-des-Neiges en 1968, aurait organisé des combats de boxe, des débats politiques, des séances de cinéma dans la nef. Lors de la victoire de l’étape du coureur cycliste hollandais Zoetemelk en 1976, il aurait fait sonner les cloches de l’église. Depuis, les cloches sonnent pour saluer la victoire de chaque gagnant de l’étape.
L’architecture contemporaine réalisée par Jean Marol veut refléter la silhouette de la Meije. A l’intérieur, des vitraux de Jean-Marie Pirot dit Arcabas (1926-2018, racontent l’évangile de Marc dans une incroyable débauche de couleurs. L’église abrite aussi un orgue unique au monde, le Christophe-Raphaël, œuvre du facteur d’orgue Detlef Kleuker. Au cœur d’un puits de lumière, il représente une main dressée vers le ciel. Les tuyaux de l’orgue sont logés dans les doigts. En saison, été et hiver, des concerts sont organisés chaque jeudi.
